Technicien en instrumentation et contrôle de formation, Steve Deshaies a un vaste parcours professionnel qui a toujours été teinté par l'entrepreneuriat : ses deux parents entrepreneurs lui ont donné la piqûre très jeune. C’est pour cette raison qu’après une carrière en maintenance industrielle et en robotique, il a décidé de fonder sa propre compagnie en 2010, qu’il a finalement fermée quelques années plus tard. Il a ensuite occupé différents postes au sein de la compagnie Kopers avant qu’une opportunité se présente à lui, soit celle d’en devenir actionnaire. Cette offre a fait germer une idée dans l’esprit de Steve, qui a alors recommencé à réfléchir sérieusement au projet de devenir propriétaire d’une entreprise et à se questionner sur le domaine dans lequel il souhaitait œuvrer.
Outre ses expériences professionnelles, Steve a évolué dans un autre milieu qui a été très formateur pour lui : le motocross. Il était loin de se douter que sa carrière se dirigerait vers ce sport qui le passionne depuis toujours. Et ce n’est pas qu’une façon de parler : il n’aurait jamais pu s’en douter, puisque c’est en fait un malentendu qui l’a mené à devenir propriétaire de Bosco Moto, une entreprise de Victoriaville vendant des pièces et accessoires pour tous les sports motorisés.
Alors qu’il explorait plusieurs opportunités de repreneuriat, Steve a décidé de tenter sa chance dans l’investissement immobilier. Ses recherches l’ont mené à une annonce pour le bâtiment de Bosco Moto qui était à vendre. Il est donc allé à la rencontre de Michel Thibodeau, fondateur et propriétaire, qui l’a complètement pris par surprise : ce n’était pas seulement l’immeuble qu’il cherchait à vendre, mais bien son entreprise tout entière!
Avant de sauter sur l’occasion, Steve a entamé son processus de réflexion en discutant avec des entrepreneurs de la région afin de bien mesurer les implications et le potentiel d’un tel rachat. Son comptable l’a quant à lui aidé à évaluer l’entreprise pour ensuite l’épauler durant toute la ronde d’offres d’achat et de négociations, qui s’est étalée sur une période d’environ 6 mois. D’autres alliés précieux l’ont aidé au fil de cette aventure, notamment son grand ami Martin Lecomte qui l’a mentoré et mis en contact avec différents professionnels. Finalement, grâce à une entente conclue en décembre 2021, Steve est devenu le propriétaire et unique actionnaire du commerce en janvier 2022.
Aux yeux de Michel, il y avait un fort aspect sentimental aux négociations. Il avait bâti Bosco Moto de A à Z et tenait à la vendre à quelqu’un qui allait conserver la culture de l’entreprise qui lui était si chère. Il a trouvé cette personne en Steve, qui a su lui démontrer que ses intentions étaient sincères : « Sans dénaturer son entreprise, j’ai apporté des améliorations à l’interne pour que ce soit au goût du jour, j’ai simplement ramené Bosco à notre clientèle pour qu'elle se le réapproprie ». Parmi les changements apportés, on compte l’introduction d’un système informatisé, facilitant grandement les opérations pour l’équipe en place, qui s’élargit tranquillement depuis l’arrivée de Steve.
Le plus beau dans tout ça, c’est que les loyaux clients de Bosco Moto sont les premiers à constater et à apprécier le dévouement du repreneur envers son entreprise. « Ma plus grande réussite, c’est de voir les gens entrer dans le commerce et être très impressionnés de voir à quel point ça a changé. Notre clientèle a un gros sentiment d’appartenance. Quand on va dans des événements de motocross, on voit plein d’autocollants Bosco Moto », souligne Steve avec fierté.
Pour la suite, Steve planifie d’un jour faire croître Bosco Moto par acquisition – mais d’ici là, il va commencer par lancer sa boutique en ligne plus tard cette année et agrandir la superficie du commerce pour y introduire un service de mécanique en 2025. Heureusement, ses ambitions n’ont d’égal que sa passion pour son entreprise. Comme il le dit lui-même : « Acheter un commerce juste pour acheter un commerce, ça ne fonctionnera pas. Il faut avoir du plaisir dans ce qu’on fait et le faire par passion, pas pour le chèque ».